Dix mois de préparation donc ... et tout se joue sur cette belle journée dominicale dans le sud-est de l'Allemagne. Comme dit précédemment je suis en bonne forme, j'aurai voulu dire en "très grande forme" mais la chute au CD de Paris 15 jours auparavant a laissé des traces et a perturbé la période pré-compétition. D'un côté cela m'a permis de bien récupérer et d'éviter d'en faire trop mais d'un autre cela m'a pas mal fatigué, plus mentalement que physiquement au final ....
Le lendemain, jeudi, à J-3, après avoir récupéré dossard, sac et baladé dans cette fameuse et vraiment charmante vieille ville de Regensburg (achat de Lunaracer et Marathoner à prix défiants toute concurrence ) nous allons avec Sébastien reconnaître à vélo la partie la plus délicate du parcours.
Une bonne dizaine de km de plat vers l'Est vraiment désagréable, avec cette route fréquentée et dense où çà roule à vive allure, puis c'est l'attaque de la montée du Brennberg. Nous en ferons les trois-quarts, laissant de côté la dernière pente nous amenant à 600m d'altitude. Le coin me plaît: la route est belle, le décor même sans soleil est chouette et les montées, même si on se situe entre 7 et 9%, ne sont jamais très longues. Au retour sur le plat je teste la position aéro vent de face et je me sens très bien (Total 45km / 1h30).
Le vendredi c'est découverte du plan d'eau : le GuggenBerger See. Situé à 12km au sud-est de Regensburg c'est sous une météo annoncée plus clémente que nous nous y rendons. Les bouées ne sont pas encore installées mais nous pouvons faire un A/R sur la 1ère ligne droite. Si je me sens bien sur l'aller, c'est autre chose sur le retour avec l'impression de forcer et une douleur dans l'épaule droite qui apparaît.
Entre temps le reste de la troupe de l'USCPCA Rp a débarqué du côté de la DonaufStrasse. Lolo (6ème IM), David (1er IM) et Eric (5ème IM) viennent compléter la liste de la Team PSA participant à cet Ironman allemand.
La pression est là, je ne le cache pas, à quelques minutes du départ … je redoute la baston et le fait de perdre pied au moindre pépin. Finalement, bien placé, c’est moins difficile que je ne le pensais. Toutefois la densité est telle qu’au cours de ces 3800m je n’ai que rarement été seul pour nager. Les seuls moments où cela a été le cas ont été ceux qui me voyaient inexorablement dévier à gauche et perdre la trajectoire idéale. Comme je disais dans le billet précédent une bouée a été coupée (vers 2000m). En effet tel un mouton j’ai suivi les quelques 200 ou 300 nageur(se)s devant moi et me suis rendu compte à un moment que nous laissions une bouée à gauche alors qu’elle devait être prise par la droite. C’est bien une affaire d’une cinquantaine de mètres gagnées cette affaire et d’au moins 45 secondes. Sur les derniers 500m je consulte à plusieurs reprises mon chrono et imagine bien sortir en 1h voire moins … ce serait déjà une belle victoire pour moi et de la confiance pour la suite me dis-je à ce moment là. D’ailleurs il s’agissait avant tout, lorsque j’ai rejoint le Carbon Blanc Triathlon, de progresser en natation et sortir en 1h sur IM (1h04 à Lanzarote).C’est donc en appuyant très fort dans l’eau, mais malheureusement pas assez, que je boucle cette première épreuve du jour en 1h00’47 (256ème position / 66ème en GA). Je suis plutôt frais, car hormis les derniers 500m, j’ai l’impression d’avoir nagé à l’économie.
Ayant pris l’option de me changer dans la tente (et oui on pouvait avoir son « sac bike » directement au vélo) je chope mon sac bleu N°1609 et me presse d’enlever ma combi. Un bénévole me suit et range illico combi, lunettes et bonnet dans le sac … gain non négligeable de secondes, j’ai même le temps de m’essuyer le visage !
Je file ensuite au vélo pour enfiler dossard, lunettes et casques et enfin chevaucher le Canyon avec lequel j’ai envie de réaliser une belle performance sur ce parcours. Parti un peu vite je m’accorde quelques secondes de répit au 5ème km histoire de faire redescendre le rythme cardiaque.
Bon je ne vais pas revenir sur le détail de la course vélo et notamment cet épisode malheureux de la pénalité de
Je pense tout d’abord que je me suis laissé griser sur la 1ère boucle vélo. (Trop) confiant en mes capacités j’ai auguré de passer allègrement sous les 5h sans penser aux difficultés qui se présenteraient sur la seconde boucle et sans me soucier de courir le marathon derrière. Du coup, coup de moins bien pendant 20km et des forces laissées inutilement sur les bosses du 2ème tour.
Puis un autre aspect, lié à celui décrit juste au-dessus, est le fait d’avoir voulu (re)gagner du temps, après le carton noir, en essayant d’arriver à la Penalty Box le plus rapidement possible. Là encore j’y ai laissé des plumes ….
Et enfin, puisqu’on parle de points à revoir, je ne peux occulter ma naïveté et mon manque d’expérience sur ce carton. Me renvoyant, tout fier, regarder l’arbitre avec cet assurance disant « t’as vu mon grand, j’me décale tu peux rien m’dire … » je trouve cela trop, trop ridicule !!!
C’est sévère mais je prend l’entière responsabilité de cette connerie. Pas moins de 80 arbitres sur le parcours, avec l’impression d’en avoir quasiment un sous le nez tout au long des 180km, et qui font respecter le règlement … alors y’a pas de quoi se plaindre et on aimerait que ce soit ainsi partout pour le respect de l’équité.
…. seulement tout ne se passe pas comme prévu. Même si la T2 est parfaitement maîtrisée, avec l’aide à nouveau d’un bénévole, il ne me faut pas plus de 5km pour m’apercevoir que je ne pourrais pas courir sur l’allure prévu. Et là dans la tête c’est le chaos. A froid, plus d’une semaine après, il paraît incroyable de passer si vite d’un état mental rempli d’espoir à une sorte d’abandon sans concertation interne. Je n’en reviens toujours pas d’avoir lâché si vite, comme dit dans le billet précédent j’ai bien eu une once de regain de forme, à cheval sur les 1 et 2ème tour, mais à nouveau lors du 3ème tour je lâche complètement.
Si j’ai une image à retenir de cet Ironman, avant même celle de l’arbitre me présentant le carton noir, ce serait celle de Christine, alors que j’entame mon second tour, qui est toute rayonnante, à son sourire légendaire qui l’illumine et qui disparaît au moment où je lui dis « … c’est mort … » …. c’est une image banale ma foi mais qui reste imprégnée et qui revient par flash comme pour me dire que c’est à ce moment précis que je perd sans doute mon combat avec moi-même et la conquête d’un slot pour le Pacifique.
Les 3h21’32 (52ème temps / 15ème temps GA) ne seront là que pour me conforter dans l’idée qu’il y avait de la place pour faire mieux. Jamais je ne me suis senti aussi nul en course à pied et malgré cela j’ai remonté pas mal de place et réalisé, somme toute, un bon chrono.
Ces regrets, quoi qu’on en dise, seront éternels … il faut juste savoir en tirer les conséquences et se dire que ces 9h32’50 réalisés sur ce 2ème IM me permettront d’être plus fort par la suite. Et puis un jour ou l’autre la chance me sourira un peu plus : après Lanzarote je viens à nouveau mourir ici à une place d’un slot (le 13ème à 1’35 est le dernier à obtenir le 6ème slot). Quand j’vous dis que des regrets y’a vraiment de quoi en avoir …
Le soir même et encore plus le lendemain sur la route je n’ai cessé de ruminer à ce qui s’apparente pour moi à une défaite. Pauv’ Seb ;-)) … je l’ai saoulé pendant les 12h de trajet retour ….
D’ailleurs nous sommes tous les 5 finishers et çà, au moins, c’est une belle récompense …
La suite ???
pour clore la saison et à défaut d’Hawaii j’irai à la Coupe de France de Duathlon et Triathlon à … Parthenay (09 et 10 octobre). Ok c’est moins glam’ que le Pacifique mais gageons que l’ambiance sera aussi au RDV.
Avant cela j’irai faire un tour sur le semi d’Agen le 11 septembre avec une équipe EDF.
Par ailleurs je sais aussi que pour 2011 il n’y aura pas de chasse au slot. C’était décidé avant même le résultat de Regensburg … je ne ferme toutefois pas la porte à un IM (peut-être Barcelone en oct. 2011). Et puis s'il y avait eu Hawaï en 2010 je n'aurais pu y aller avec la famille, c'eut été dommage ... on va donc attendre et permettre à toute la famille de venir nager avec les tortues ;-)
Non je tenterais, si les conditions perso & pro le permettent toujours, une qualif’ pour Hawaii …… 2012. Et pour ce faire il est bien possible que je tente 2 IM dans la même année. S’il semble acquis que je m’inscrirais à Francfort (voire Zurich) pour juillet 2012 il se pourrait aussi que je tente au préalable de me qualifier en Floride (nov’2011) ou au Brésil (mai 2012). Pour tout cela il faut que j'étudie les parcours, mes disponibilités, etc ...
D’ici là de l’eau aura allégrement coulé sous les ponts, ceci étant dit je ne raccrocherai pas bonnet, vélo et runnings avant d’avoir au moins tenter à nouveau de conquérir le Graal … et ce tant que j’en ai encore les capacités..