Malheureusement à un moment clé de la prépa' mon genou a faibli, et les 24 km réalisés en 2 semaines ont été rédhibitoires pour espérer aller chercher le sub2h40. C'est dommage, car un marathon çà ne s'enchaîne pas comme les 10km ...
Comme à Barcelone en mars 2010 c'est donc en mode feeling que je vais me présenter : je pars sur l'allure ciblée la dernière semaine, ajuste en fonction des sensations puis essaye de tenir tout en sachant qu'à la moindre alerte physique je stoppe tout ...
Le fait d'être finalement présent, et de courir ce MDP'11, est une grande satisfaction. Ce marathon devient le marathon de mon p'tit garçon, je sais qu'il m'attends vers le 40ème ... je n'ai donc qu'une seule idée en tête: y arriver pas trop tard et en bonne santé !
Rencontre avec RicOcarré dans le sas pour un papotage de 5'. Je me place sur la droite et passe la ligne une dizaine de seconde après le coup de feu. Dépassé de partout mais aussi obligé de zigzagué il faut être vigilant sur les premiers mètres.
Ça part très vite à Paris, la Concorde est déjà là, c'est magnifique ... j'aime cette ambiance toute particulière sur cette course, surtout quand il fait beau comme aujourd'hui ...
Coup d'oeil au Forerunner sur Rivoli bien entamé : 7'40 au 2ème km et un cardio bien sage. C'est à ce moment que j'en profite pour prendre la roue de Nathalie Vasseur. Jusqu'au km 5 c'est un rythme régulier en ± 3'50/km, c'est parfait, et ce d'autant plus que je suis à -10bpm de ma Fc cible marathon sur cette 1ère partie ultra roulante. Je ne peux vraiment pas aller moins vite ...
Passage à Bastille, étonnamment garni de spectateur ... qui encouragent en plus ... à cette heure matinale ! Paris a changé, 'vache ... !! Beaucoup de monde aussi jusqu'à la Porte Dorée (exit Nation, tiens .. je ne savais pas). Le rythme est toujours en moyenne de 3'50/km variant ± selon le dénivelé. Par contre je suis rentré dans le rang côté Fc, on ne bouge plus !
Nous rentrons alors dans la partie du Bois de Vincennes, passons en haut de l'Av. Alphand en bordure de zoo (souvenirs ...) en ayant au préalable rencontré les 1ères têtes connues (Isa puis Fred 200m plus loin).
photo: Fred P.
Le 10ème km est passé en 38'43. Ravitaillement en eau, mais en me mouillant le devant de la trifonction. Avec le léger vent frais de face à cet endroit je sens direct que çà ne va pas plaire à mon bide cette affaire.
Et c'est là que je me rends compte que je n'ai pas du tout pensé à prendre mon Smecta habituel :-((
Cette partie du Bois de Vincennes sera donc assez pénible. A la fois à cause de ce mal de ventre qui pointe le bout de son nez (je me suis efforcé de me masser le ventre pour réchauffer le tout) et aussi car le profil est ici moins roulant.
Content de basculer au 15ème km pour descendre Gravelle, c'est un tout autre rythme, plus dynamique. Par contre le soleil est dans le dos, il faut donc continuer à masser ce maudit ventre pour ne pas s'arrêter précocement !
Deux choses m'ont étonné : le peu de monde dans ce bois (j'avais souvenir d'un truc + chargé) et le fait que çà descende autant du 15ème km au 24ème km (début des Quais).
En tous cas cela m'a permis d'avoir une allure un peu supérieure à 3'50/km et de passer le semi en 1h22'02.
Un gel à l'abord des quais (le seul) et me voilà requinqué. Là ici je me sens mieux, même si les jambes deviennent (déjà) plus lourdes, j'ai un peu plus chaud, le terrain est plat ... tout c'qui me plaît, quoi !
Désormais, pour ma Fc cible, je suis sur du 15 à l'heure (4'/km) et espère que çà va durer ainsi jusqu'au Bois de Boulogne. Avec la légère avance prise sur la 1ère partie si je garde ce rythme, en sachant que je perdrais forcément, je peux espérer un 2h48 sans (trop) souffrir. Ce qui reste aussi un objectif ....
Au 25ème km Lolo & Eric m'accompagne à vélo. Au début je pense que cela va être pour quelques km, finalement ils seront là jusqu'à la fin. Un pur régal ....
Je ne cache pas que j'ai pu profiter du bidon d'eau à 2/3 reprises. Même si je n'ai pas vraiment eu chaud (ce fût même le contraire par moment sur cette 2ème partie) j'ai tout de même eu la bouche très sèche ...
En plus avec leur présence le temps est passé un peu plus vite. Eric qui m'annonce que la famille attends comme prévu, que "mais non t'es pas gros ...", que "c'est bien, vas-y, continue comme çà ..." ... bref un véritable avantage de les avoir !
La marathon faisant lentement son oeuvre les jambes répondent de moins en moins bien. Mais je m'étonne tout de même dans la montée avant Pte de St Cloud a pouvoir relancer.
Au fait le 30ème km est passé en 1h57'40. Sur la course je n'ai même pas prêté attention mais çà fait 2'20 d'avance sur les bases de 2h48 (waouuuh j'ai quand même bien craqué ;))
Par contre 2km plus loin disons que c'est le début de la fin: Au 34ème, ravito en Gatorade (pas de rapport) et c'est 20" au kilo direct dans la vue.
Boosté par l'équipe de choc du 35ème km avec une Brinouille des Grands Jours je fais illusion un instant avant de véritablement souffrir sur quelques hectomètres pour "gravir" cette P**** de côtelettes ridicules.
Eric me rassure en me disant que çà "roule" davantage ensuite. Et c'est le cas, j'ai comme la sensation de relancer ... en effet j'ai stabilisé autour de 4'15/km en rasant ma foulée au maximum. Et même si j'ai vraiment pas très chaud dans le Bois de Boulogne (par contre j'ai soif, çà c'est certain ..) je sens que çà va aller au bout à cette allure.
C'est là que le mental est primordial et que le marathon reste, et restera selon moi, une distance magique. Là, cette fois-ci, c'est encore un peu plus particulier. Disons que la sensibilité à fleur de peau et le fait de ne plus être (forcément) hyper lucide me font littéralement craquer quand j'aperçois, à 1500m du but, ce qu'il y a de plus important à mes yeux ...
L'idée de m'arrêter pour prendre tout ce beau monde dans mes bras avait eu le temps de bien germer pendant plus de 2h30. Mais là, vu l'état de mes jambes, je n'en ai pas la force ... en tous cas je sais que je n'en aurais plus assez pour repartir.
photo: Laurent T.
C'est donc comme je peux que je finis ce marathon, c'est une grande satisfaction ... hormis celui de La Rochelle'08 (mon RP pourtant !) ... c'est d'ailleurs à chaque fois énooorme ce que l'on ressent.
Résultat :2h49'19 - 289ème/ 31169 arrivants
Bon maintenant il va falloir retenter la distance en ayant toute les billes en main pour casser la barre des 16km/h. Car semblant de rien depuis novembre 2008 je n'ai pas pu le tenter, il faut au moyen essayer avant qu'il ne soit trop tard ...
Un grand merci à Valérie & Eric pour ce superbe WE. Conditions parfaites pour ma pomme mais aussi et surtout pour toute la famille. Vous aviez même programmé une météo nickel pour ne rien gâcher. Royal !!
Oh boudiou mec, la photo du 41ème elle m’a fait littéralement « verser ma petite larme » ! Tu vas voir, dans un an c’est ton fils qui va pleurer en ne comprenant pas pourquoi Papa ne s’est pas arrêté et est reparti si vite en courant.
RépondreSupprimerBelle description des sensations de fin de course, où ça devient le terrain de la bagarre au mental, à la ténacité… J’ai un peu lâché cette année dans ce moment qui fait comme tu le dis le sel de la « distance magique », mais c’est pas grave, cette situation, pour le MdP 2012 « je la sens bien ! ».
(et mets y une claque de ma part au grand Arnold !)
Merci pour le récit, comme d'habitude chargé en émotion et en passion.
RépondreSupprimerJ'étais également sur le marathon (à une vitesse plus "touristique") et c'est bon d'avoir un autre point de vue de la même course.
Encore bravo.
J'ai déjà envie de lire tes prochains récits !
Merci les gars !
RépondreSupprimerhello! bravo pour la perf! désolé de ne pas etre venu t'encourager ,j'etais en Bretagne. Bonne continuation,ciao!
RépondreSupprimerJim.
Bon repos après ce "hors d'oeuvre" et félicitations
RépondreSupprimerJoêl