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dimanche 14 mars 2010

- Marathon de Barcelone / 07 mars 2010







Comme je disais dans un billet précédent :


« … j'ai aussi fait une croix sur la perf' au marathon de Barcelone … j'aurais 1 mois pour me préparer. Trop peu pour la perf', surtout après 1 mois et demi d'arrêt, mais assez pour y aller et faire du tourisme sportif ! … »


Et ben bien mal m’en a pris puisque j’ai sûrement effectué une des mes courses les plus enthousiasmantes. Généralement seule la perf’ ou, plus précisément, un record est capable de me faire autant plaisir.

Cette fois la satisfaction est ailleurs. J’ai beau être à 10’ de mon record sur la distance je suis, de loin, bien plus satisfait de cette course que celle effectuée à La Rochelle en novembre 2008 (2h40’21).

Ce qui prime avant tout, c’est que je ne me suis pas blessé, puis j’ai pris un pied gigantesque à effectuer une sorte de longue ballade, çà peut paraître présomptueux mais en étant un cran en-dessous j’ai pu apprécier, savourer à sa juste valeur ce magnifique parcours catalan !



Parti le samedi matin, de Bordeaux, à bord d’un avion à moitié rempli (23 personnes) et composé en majorité de marathonien(ne)s Christine & moi nous retrouvons à Barcelone sous un beau soleil refroidi, cependant, par un vent glacial ….





Légère galère (Christine pourra parler d’euphémisme ici) pour trouver notre appart’ à la sortie du M° Poblenou, mais il vaut le coup .... puis déjeuner et ballade sur les Ramblas.





Le passage par le retrait des dossards se fait sans encombre. J’en profite pour repérer le site départ/arrivée. Tout à l’air nickel, bien organisé … tout ce trouve au même endroit : arrivée, vestiaires, consignes, etc … Vraiment top !





On a même vu Marcel Zamora, quadruple vainqueur de l’IronMan de Nice, enfant du pays (‘tain j’aurais du faire une photo avec lui, tiens !) qui est, je l’apprendrais plus tard, chargé d’amener la tête féminine au moins jusqu’au 30ème. Il finira finalement …. en 2h31 !



Avantage de ne pas être là en performance nous pouvons, sans se prendre la tête, marcher sans compter et user, comme il se doit, nos chaussures ! A la fin de cette journée du samedi nous sommes d’ailleurs bien jus, j’en ai la plante des pieds en feu …



Après une nuit tranquille je me lève tout de même à 6h (départ à 8h30) et englouti quelques dattes (une révélation pour moi côté apport énergétique VS confort digestion), un café et une tartine.

Parti sous les coups de 7h je m’aperçois, le jour levant, que le ciel est clair, le vent quasi nul et la température de l’ordre de 5°C. Bien loin de ce qui était annoncé la veille : pluie et vent modéré de NE.

Direction Plaza Espanya donc. Le temps de me préparer dans le pavillon 6, de laisser mon sac aux consignes et d’enfiler mon sac poubelle (qui ne me sera pas d’une grande utilité finalement) j’ai le temps de me chauffer 8’, très exactement, avec quelques talons-fesses et montées de genoux.

A 5’ du départ je rejoins le sas préférentiel et repense, à ce moment là, qu’avec une seule sortie longue de 30km, je risque sévèrement de morfler au niveau musculaire !


Le départ donné j’adopte mon rythme de 14 km/h mais me rend compte au bout de quelques hectomètres, les sensations n’étant pas idéales, que je serai plus à l’aise un chouille plus rapide. J’accélère un peu et prend le rythme des gars autour de moi.

Çà va mieux ! Le cardio est plus haut, forcément, que ce que j’ai prévu mais je sens que mentalement ce sera moins difficile à ce rythme, quitte à le payer plus loin .…


J’enfile les kilomètres assez tranquillement même si finalement, comme cela arrive souvent sur marathon, j’ai comme cette impression que JAMAIS je n’irais au bout de cette course.

On passe 2 fois devant ce temple du football qu’est le Camp Nou (paraît pas si impressionnant de l’extérieur) avec d’ailleurs une bonne « côte » sur le 1er passage.

Au bout d’une dizaine de kilomètre (40’24), et contrairement à ce que je pensais, je trouve le profil assez roulant. Je crois même m’être dit « … mais çà descend tout le temps en fait … » En effet mis à part un léger faux-plat dans le 1er km et une côte très courte au 5ème il n’y a rien de bien méchant.

J’ai accroché un groupe qui tourne très régulièrement à 4’/km, je suis bien au chaud et çà m’plaît bien ! Pas d’autres choses à penser, à ce moment là, au fait que j’espère que le mollet va tenir le coup. Ici tous les voyants sont au vert …



Au 16ème, encore un bon faux-plat où je peine un peu, je suis obligé de forcer légèrement pour rester au contact du groupe. Là, pas de doute, mon « surpoids » ne m’aide pas sur le coup.

Je vais de mieux en mieux et pense qu’arriver au semi, même si derrière çà doit merder, sur ces bases serait déjà très bien.


passage semi : groupe à 35sec sur la vidéo


Passage du semi en 1h24’58, c’est alors que je pense, enfin, à m’alimenter. J’avais, disons-le, complètement oublié cet aspect même si j’avais bu une ou deux gorgées d’eau tous les 5km. En espérant que ce ne soit pas trop tard je prends un gel et attaque cette 2ème partie plein de confiance.

Trop peut-être, car vers le 25ème, j’ai comme l’impression de me traîner, que le groupe ralentit. Je prends donc les commandes du groupe et prends quelques longueurs d’avance pendant quelques kilomètres.

On fait demi-tour au bout de la Av. Diagonale et là j’essaie de rentrer dans le rang. Rien ne sert d’en faire trop, vu comme je suis parti il faut aller au bout, et les -3h sont largement possibles.

Après avoir vu Christine au 23ème, elle se trouve à nouveau sur cette avenue. A l’approche du 30ème je lui signale que çà commence à tirer dans les mollets, elle me dira plus tard qu’elle pensait que je n’irais pas au bout. En effet on savait que ce serait le dernier endroit où on se verrait, et si je craquais sur la fin, elle n’en serait rien avant un bon bout de temps et attendrait longuement à l’arrivée.

Nous sommes sur le bord de mer maintenant, passons le port Olympique et là, après 32/33 km, je dois vraiment faire l’effort pour rester avec le groupe, réduit, c’est vrai, à peau de chagrin. Il y a 2 gars hyper facile, qui, il me semble, on décidé de finir plus fort. Et en effet, n’ayant pas vu le 32ème km, je bippe le 33ème et me rends qu’on est en 7’40 ! Illico je lâche le groupe et retrouve mon allure de 4’/km sur lequel je suis calé depuis le début. Pas envie de gâcher la fin …

Toujours préoccupé, à vrai dire, par mon mollet j’attends, comme à Berlin en 2007, le moment où je vais craquer. Que ce soit à cause du mollet ou par manque d’entraînement j’ai toujours cette intime conviction que çà ne peut se terminer aussi bien.

En attendant je continue à tracer ma route et me rend compte qu’à cette heure avancée de la matinée, et au gré du parcours nous ramenant plus au Centre de Barcelone, les spectateurs lâchant leur « ánimo » à tout va sont bien nombreux.


passage 35ème : ± à 20sec sur la vidéo


Sachant que le parcours, à partir du 38ème, n’est pas forcément favorable je m’apprête à souffrir, et ce d’autant plus que je retrouve seul maintenant. Façon depuis le 33ème, restant sur le même tempo, je reprends, comme souvent sur marathon, les coureur(se)s partis trop vites.

Finalement je suis satisfait de ma fin de course, je ne perds que 5 secondes sur les parties moins favorables … mais c’est vrai que les 2 derniers kilomètres, longues lignes droites montantes, font bien mal !



passage 40ème : ± à 10sec sur la vidéo



Ravi de voir un chrono de 2h50 s’afficher au-dessus de moi je me permets un p’tit saut de cabri sur la ligne. Rarement j’aurais été aussi heureux de finir une course alors que l’objectif initial était, justement, de finir ! Mais le marathon reste une course à part, c’est mythique … alors être ému rien que parce que vous franchissez la ligne n’a rien d’anormal.



Arrivée : ± à 45 sec sur la vidéo


Christine n’est pas encore arrivée, j’ai le temps d’aller me faire masser, me changer et consulter les résultats. J’ai hâte de voir ma chérie pour la rassurer, la voyant au loin en train de mater l’horizon je soupçonne son angoisse. Celle-ci sera vite dissipée …



Le reste de la journée, après une bonne douche, sera consacré à nouveau à la marche et un bon restaurant en fin d’aprèm’ sur le port Olympique. Nous rentrons en début de soirée, au moment où le ciel commence à faire des siennes. Le lendemain matin nous décollerons juste à temps, la pluie tombante s’étant transformée progressivement en neige, paralysant la capitale catalane !




Ce marathon n’est sûrement pas reconnu à sa juste valeur. Si l’organisation (ASO : la même qui bafouilla l’organisation du semi de Paris le même jour) reste aussi professionnelle il n’y a pas de raison que cette course ne devienne pas un must. Il y a tout en tous cas pour ….

Et maintenant ??? une semaine de récup’ avec 2 séances de natation, 1 sortie à pied 5 jours après et une sortie vélo.

Le 21 mars j’irai sur le Bike and Run de Marmande avec le compère Lucho, on va essayer de faire bonne figure car il s’agit tout de même des championnats d’Aquitaine. Pour cela il va falloir aussi réduire ces 6 kg superflus !

Après j’aurais déjà en ligne de mire l’I M de Regensburg de cet été avec tous les objectifs intermédiaires.


Résultats : 219ème / 10242 arrivants – 2h50’11






6 commentaires:

  1. hello! ouaaaah,2h50,ça me fait rever....ou baver,je sais plus....!!! belle allure et joli reportage,bravo! bonne continuation pour la suite! ciao;)
    jim

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  2. Bravo à toi pour ton résultat, compte tenu de ta blessure avant prépa et de ton plan forçément contrarié c'est plus que réussi... J'ai couru également et te rejoins sur l'impression générale en ce qui concerne l'organisation de ce marathon vraiment top et qui "mérite" mieux. Le parcours urbain est plutôt sympa et bien tracé dans cette magnifique ville mais, pour ma part, j'ai trouvé les faux plats... Vraiment montants et assez fréquents !! Pour le reste, bonne météo, idéale pour courir et quelle densité au niveau chrono. Je finis juste devant toi en 2h47'57'', au delà de l'objectif fixé : Un peu moins de 2h45' que j'ai réussi déjà à trois reprises ces dernières années : FLORENCE, NICE-CANNES et MARSEILLE. Mais même en réalisant 2h44' ou 2h45' c'est aux alentours de la 100 à 120ème place au finish et c'est assez rare pour être constaté sur 12000 participants !! Bonne récup. Jeff34

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  3. Une ballade en 2h50!!! Pas mal, une autre façon de voir la course... A méditer, bravo en tout cas, sympa le CR et les photos!!! Nathou

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  4. Bonne continuation à toi aussi Jim ...

    Merci Jeff pour ce focus sur la densité, j'avais pas remarqué ... c'est incroyable !!
    Je ne sais pas si tu as fait La Rochelle, mais au niveau dénivelé, je trouve, peut-être à tort, que çà y ressemble, non ?

    Bien résumé Nathou, une autre façon de voir la course, tout à fait çà !

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  5. Oui j'ai couru LA ROCHELLE en 2006. Ce que tu dis est vrai, avec 2 difficultés principales sur le tracé 2006, quelques relances pour le reste du parcours et un final sur les pavés. D'ailleurs j'avais couru également dans le même chrono de 2h47' cette édition!! A BARCELONE, 2 passages "vallonés" : Entre 12 et 15 et aux alentours du 35ème si mes souvenirs sont bons. Je crois que j'ai tout simplement laché le train des 2h45' (avec les meneurs d'allure) au plus mauvais moment dimanche 07, 32ème exactement donc assez tôt. Ajouté au final pas vraiment roulant ça fait presque 3 minutes de débours au final...

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  6. Ajouté à cela une météo pas toujours favorable (en tous cas moins qu'à Barcelone en mars) quand on court à La Rochelle fin novembre et on est sûrement sur 2 marathons équivalents !

    En tous cas bravo pour ta course Jeff, et pour celle de Nice-Cannes tant que j'y suis, pas facile d'être en -2h45 sur ce parcours !

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